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Faire un mariage civil : bonne ou mauvaise idée ?

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Depuis quelque temps, nous constatons que les récits de couples mariés qui divorcent au bout de quelques mois, voire quelques jours, ne cessent d’augmenter. Loin d’être des cas isolés, ces témoignages troublants semblent pourtant réunis par un point commun : l’absence de mariage civil. Perçu par certains comme une « étape incontournable » et dénoncé par d’autres comme étant une « pure innovation », le mariage à la mairie divise et soulève de vives débats au sein de la communauté musulmane française

Chez Zawaj Sounnah, nous pensons que le mariage civil est surtout un moyen efficace de mettre en lumière les prédateurs. Ces frères-loups dénués d’empathie qui n’hésitent pas à marier des sœurs innocentes dans le seul but de consommer le mariage et de les divorcer par la suite. Pour ces fauteurs de troubles, l’institution du mariage sera perçue comme un répulsif, qui les pousse dans leurs retranchements et les renvoie à leurs lourdes responsabilités. À la question, « Est-ce que le mariage civil est obligatoire ? », voici donc ce que nous répondons…  

Le mariage civil en France : une obligation légale, mais pas religieuse

Le mariage civil en France : une obligation légale, mais pas religieuse

Dans les pays musulmans, le mariage civil peut remplacer la cérémonie religieuse dans la mesure où le contrat qui unit les deux époux est conforme aux règles posées par le Coran et la Sounnah. En France, la situation est radicalement différente et il est ainsi obligatoire pour chaque croyant de se marier en organisant une cérémonie religieuse souvent désignée par l’expression « hlal ». Mais quand est-il alors du mariage civil à la mairie ? Depuis quelques années, nous constatons que les imams de France sont unanimes : le mariage civil doit obligatoirement être réalisé avant ou le jour même de la fête religieuse. Cet impératif repose sur un double constat : 

  • une législation française qui s’est renforcée : « Tout représentant religieux qui procédera, de manière habituelle, aux cérémonies religieuses de mariage sans que ne lui ait été justifié l’acte de mariage préalablement reçu par les officiers de l’état civil sera puni d’un an d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende » (article 433-21 du Code pénal).
  • une recrudescence du taux de divorces : le nombre de divorces au sein de la communauté musulmane de France a significativement augmenté et ce qui est le plus déroutant, c’est qu’une partie de ces mariages dissous n’ont duré que quelques mois, voire quelques semaines. 

Conscients de ce double risque qui pèse sur leurs épaules, les imams de France refusent désormais de célébrer un mariage religieux sans mariage civil. Cette position est vivement critiquée par certains musulmans, notamment les frères-loups

Zawaj Sounnah mariage civil imam

Le mariage civil : la hantise des frères prédateurs

Le mariage civil : la hantise des frères prédateurs

Il existe au sein de notre communauté une catégorie de frères malveillants qui utilisent les préceptes de notre noble religion pour duper et exploiter nos sœurs fiLah. Le schéma est souvent le même. Ces hommes : 

  • prétendent être des croyants pratiquants
  • ciblent les femmes isolées (comme les converties ou les mères célibataires)
  • cherchent à convaincre leur prétendante de ne pas aller à la mairie, car le mariage civil serait une « innovation » et une « acceptation des lois mécréantes »

Trop de femmes sont encore victimes de ces mariages express avec des frères-loups. Aveuglées par l’espoir d’avoir enfin trouvé leur « prince charmant », elles se précipitent et refusent souvent : 

  • de faire une enquête poussée sur leur prétendant
  • d’imposer à ce dernier la célébration d’un mariage civil.  

Une fois la cérémonie passée, ces femmes fraîchement mariées découvrent chez leur époux un tout nouveau visage. Celui d’un homme manipulateur, pervers, qui ne considère le mariage que comme un simple moyen d’assouvir ses plus vils désirs. Perçu comme une démarche administrative complexe, le mariage civil contraint les prédateurs à dévoiler leurs véritables intentions. En organisant un mariage à la mairie, ces derniers se voient dans l’obligation : 

  • de dévoiler leur identité aux yeux de tous (par la présentation de la CNI)
  • de mettre en lumière leurs parents (à travers l’impression des actes de naissance)
  • d’exposer leur registre civil (sur lequel on pourra retrouver l’annotation de potentiels anciens mariages ou même la reconnaissance d’un enfant caché). 

Le mariage civil : un avantage notable pour la hijra

Le mariage civil : un avantage notable pour la hijra

La hijra est une obligation pour celui ou celle qui en a la capacité. Le fait de partir vivre dans une terre d’islam comme l’Algérie, le Maroc ou même le Sénégal s’imposera donc tôt ou tard comme une étape incontournable in sha Allah. Lors de cette expatriation, soyez certain(e) que le mariage civil sera un précieux avantage pour faciliter vos démarches quotidiennes. En présentant à votre terre d’accueil un document français qui prouve officiellement votre union, vous pouvez : 

  • obtenir ou renouveler votre visa / certificat de résidence en ne remplissant qu’un seul et même dossier
  • accéder à un logement, sans que le propriétaire ait des doutes sur le caractère légiféré de votre cohabitation (fornication)
  • inscrire vos enfants à l’école, en démontrant clairement aux directeurs d’établissements que vous êtes une famille reconnue sur un plan légal. 

Emménager dans une terre d’islam avec un livret de famille et un acte de mariage délivrés par les autorités françaises vous évitera bon nombre de blocages ou de quiproquos. La hijra est souvent une aventure périlleuse. Faites les causes pour la rendre plus facile en entamant votre expatriation de la plus simple des façons.

Demande visa pour hijra en Egypte

Le mariage civil : un contrat fondé sur des règles contraires à l’islam authentique

Le mariage civil : un contrat fondé sur des règles contraires à l’islam authentique

Le mariage civil présente de solides avantages pour démasquer les prétendants malveillants ou faciliter les démarches administratives pour faire sa hijra. Néanmoins, il est important de rappeler que ce contrat officiel qui unit deux croyants se fonde sur le droit français, c’est-à-dire un ensemble de lois contraires aux principes posés par le Coran et la Sounnah. Retour sur les confusions les plus notables du Code civil

Les régimes matrimoniaux

Le droit français offre aux futurs mariés l’opportunité de choisir entre trois régimes matrimoniaux différents :

  • la séparation de biens : les époux demeurent propriétaires de leurs biens personnels (y compris des dettes) qu’ils acquièrent durant le mariage, à l’exception des achats effectués en commun, notamment la résidence familiale, alors soumise au régime de l’indivision. Durant un divorce, chaque époux récupère ses biens propres, et ceux possédés en indivision sont partagés à hauteur de l’apport effectué par chacun lors de l’achat. 
  • la communauté universelle : l’ensemble des biens, qu’ils aient été acquis avant ou pendant le mariage, sont communs aux époux, et cela vaut aussi pour les dettes. Ainsi, en cas de divorce, cette masse commune est partagée entre les époux à parts égales, sauf application d’une clause de reprise des apports.
  • la communauté réduite aux acquêts : c’est le régime légal imposé aux couples qui ne font pas de contrat de mariage. Il prévoit que les biens des époux et du couple sont séparés en deux catégories. « Les biens propres », chaque époux garde la propriété des biens reçus avant le mariage ainsi que ceux après le mariage par la succession, les legs ou la donation. « Les biens communs », les biens acquis après le mariage appartiennent pour moitié à chaque époux, dettes incluses. En cas de divorce, chaque époux récupère ses biens propres, et la masse commune est partagée entre eux. 

Dans le cadre d’un mariage musulman, c’est le régime de la séparation des biens qui s’applique automatiquement. L’homme possède ses propres biens et la femme les siens. Le mari dispose de son argent comme bon lui semble et il n’a pas le droit d’utiliser celui de son épouse. En cas de divorce, les deux époux récupèrent leurs biens personnels et l’ex-mari est contraint de verser une pension alimentaire si des enfants sont nés de son union

Le devoir de secours mutuel

Selon l’article 212 du Code civil, « les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours et assistance ». Le devoir de secours s’entend comme une aide matérielle pour l’époux qui ne peut pas assurer seul sa subsistance. Ainsi, si une épouse est plus riche que son mari, elle est juridiquement contrainte de verser une partie de son salaire à son époux pour que ce dernier puisse se loger, se vêtir et même manger. 

Cet article est contraire aux principes posés par le Coran et la Sounnah. L’islam nous enseigne en effet que c’est uniquement sur le mari que pèse l’obligation de trouver de l’argent pour loger, vêtir et nourrir les membres du foyer. L’épouse, même riche, n’est soumise à aucune responsabilité financière.  

Divorce mariage civil Zawaj Sounnah

Le contrat de mariage : une alternative pour contourner les dérives du mariage civil

Le contrat de mariage : une alternative pour contourner les dérives du mariage civil

Sur un plan légal, il est possible de se défaire des principes posés par le Code civil en élaborant un contrat de mariage. Il s’agit là d’un acte juridique par lequel les futurs époux déterminent le régime matrimonial qui régira leurs biens pendant le mariage et en cas de dissolution de celui-ci (divorce ou décès). Il est établi devant un notaire avant le mariage et peut prévoir des règles spécifiques concernant : 

  • la gestion des biens
  • la répartition des dettes
  • la transmission du patrimoine.

Cet acte officiel, élaboré librement entre les deux époux, est sans aucun doute l’alternative la plus profitable pour les croyants musulmans de France

Contrat de mariage Zawaj Sounnah

Quelques paroles de savants sur le mariage civil…

Quelques paroles de savants sur le mariage civil…

Sheikh Al Albani رحمة الله lorsque la question suivante, venue d’Allemagne lui fut posée « Pourquoi enregistrons-nous aujourd’hui les actes de mariage au tribunal ? » dit :

« Afin de préserver les droits, car malheureusement les musulmans n’accordent plus entre eux l’importance qu’ils donnaient par le passé à la religion. Lorsque les formules « Je te marie untel » ou « Je te donne pour épouse une telle » même si elles n’étaient pas inscrites sur un bout de papier, elles étaient inscrites dans les cœurs ».  

Cette injonction de Sheikh Al Albani رحمة الله à enregistrer l’acte religieux à la mairie allemande dans le but de préserver les droits des croyant(e)s est également applicable en France. Le caractère précieux de ce conseil apparaît très clairement lorsqu’on prend le temps d’analyser les procédures de divorce. Retour sur deux exemples flagrants :  

  • Allah سبحانه و تعالى ordonne à l’homme de payer une pension alimentaire pour subvenir aux besoins de ses enfants après le divorce. Malgré tout, une majorité de frères divorcés font fi de cette obligation et finissent pas s’y soumettre seulement lorsqu’un juge non musulman les y contraint (emprisonnement, prélèvement à la source, médiation CAF, etc.) 
  • Allah سبحانه و تعالى accorde au père divorcé des droits de visite et d’hébergement sur ses enfants, mais certaines femmes s’y opposent en avançant de fausses raisons pour se donner bonne conscience. Ce n’est que lorsqu’un juge non musulman fixe un mode de garde officiel sur les enfants, que nos sœurs deviennent ouvertes au dialogue et à la reconnaissance des droits du père. 

Ce refus mutuel d’obéir aux ordres d’Allah سبحانه و تعالى tient au fait que lors d’un désaccord entre deux ex-époux, c’est la passion qui prend le dessus sur la religiosité.  

Les recommandations de la plateforme Zawaj Sounnah…

Les recommandations de la plateforme Zawaj Sounnah…

Le taux de divorces augmente et les prédateurs ne cessent de croitre. Dans un tel contexte, l’équipe Zawaj Sounnah met un point d’honneur à sensibiliser ses adhérents sur l’importance de réaliser une enquête sur les prétendant(e)s et d’effectuer un mariage civil pour s’assurer une protection légale en cas de mésententes. Nous vivons dans une époque difficile, bercée par les troubles et le vice. Il incombe donc à chaque musulman(e) d’agir avec sagesse et prudence. Chercher à en savoir plus sur celui ou celle avec qui l’on souhaite se marier, faire le choix d’officialiser son union auprès des autorités administratives n’est pas un comportement déplacé. Bien au contraire, cela traduit une forme de sérieux et une volonté de construire un mariage sur la durée. Vous êtes un(e) célibataire musulman(e) qui a besoin d’aide pour se marier de manière légiférée ? Rendez-vous juste en bas…