Et si une simple confusion te faisait tomber dans le haram… sans même que tu t’en rendes compte ? C’est ce qui arrive lorsque certaines sœurs confondent deux figures pourtant bien distinctes : le mahram et le tuteur (waliy). Cette méconnaissance, en apparence anodine, peut mener à des situations lourdes de conséquences : se dévoiler devant un homme étranger, s’isoler avec lui… ou voir son mariage invalide sans le savoir. Et cela, malheureusement, arrive plus souvent qu’on ne le pense.
Lancé en 2021, Zawaj Sounnah est un service d’intermédiaire qui accompagne des milliers de célibataires musulmans vers un mariage conforme à la législation islamique. Avec plus de 800 mariages et des dizaines de hijras concrétisées, notre équipe est régulièrement confrontée à des incompréhensions autour du rôle du tuteur et du mahram. Dans les lignes qui suivent, nous allons donc clarifier ces deux statuts à la lumière du Coran et de la Sounnah, sans définitions complexes, mais avec des repères clairs, concrets et fiables pour préserver la pudeur, l’honneur et l’union de nos précieuses sœurs fiLah.
Le mahram : un homme interdit au mariage, pour toujours
Le mahram : un homme interdit au mariage, pour toujours
En islam, le mahram est un homme avec lequel tu ne pourras jamais te marier — et ce, de manière définitive. Ce lien de non-mariage peut exister pour trois raisons précises par :
- le sang : ton père, ton frère, ton fils, ton oncle paternel ou maternel, ton neveu (le fils de ta sœur ou de ton frère).
- l’allaitement : par exemple, si un homme a été allaité par ta mère (au moins cinq tétées complètes pendant les deux premières années), il devient ton frère de lait. Les règles du lien de sang s’appliquent à lui.
- le mariage : comme ton beau-père (le père de ton mari), ou ton gendre (l’époux de ta fille).
Allah سبحانه و تعالى nous dit dans le Coran (traduction rapprochée) : « Vous sont interdites vos mères, filles, sœurs, tantes paternelles et tantes maternelles, filles d’un frère et filles d’une sœur, mères qui vous ont allaités, sœurs de lait, mères de vos femmes, belles-filles sous votre tutelle et issues des femmes avec qui vous avez consommé le mariage; si le mariage n’a pas été consommé, ceci n’est pas un péché de votre part; les femmes de vos fils nés de vos reins; de même que deux sœurs réunies – exception faite pour le passé. Car vraiment Allah est Pardonneur et Miséricordieux » (Sourate An-Nisa, verset 23).
Ces hommes-là sont donc mahram à vie. Cela signifie qu’ils peuvent, dans les limites fixées par l’islam :
- te voir sans ton voile (dans le cadre privé et pudique)
- rester avec toi sans que cela constitue une khoulwa (isolement interdit)
- voyager avec toi, comme protecteurs.
Mais jamais, au grand jamais, ils ne pourront t’épouser. Le lien de mahram est une protection et ne comporte aucune ambiguïté.

Le tuteur (waliy) : celui qui te marie… pas celui qui peut te voir
Le tuteur (waliy) : celui qui te marie… pas celui qui peut te voir
Le tuteur (waliy) est celui qui te représente officiellement lors de ton mariage. En d’autres termes, c’est l’homme qui donne son accord pour ton union. Le Prophète صلى الله عليه وسلم a clairement indiqué l’importance de ce rôle en disant :
« Il n’y a pas de mariage sans tuteur ».
(Rapporté par Abu Dâwud, authentifié par Sheikh al-Albani)
La règle de base est simple : ton tuteur doit être un mahram, un homme avec qui le mariage est définitivement interdit (comme ton père, frère ou oncle paternel). Voici l’ordre généralement établi par les savants pour désigner un tuteur :
- père.
- grand-père paternel.
- frère.
- oncle paternel.
- cousin paternel, etc.
Attention… bien que ton tuteur doive être un mahram, cela ne signifie pas qu’il soit toujours apte à te représenter dans le mariage. Il est essentiel qu’il comprenne les règles du mariage islamique et qu’il agisse dans ton intérêt. Le fait d’être mahram ne garantit pas qu’il soit compétent ou qu’il prenne des décisions en accord avec les enseignements de l’Islam.

Et si je n’ai pas de mahram musulman… Est-ce que je peux me marier ?
Et si je n’ai pas de mahram musulman… Est-ce que je peux me marier ?
Oui, tu peux et tu dois te marier avec l’aide d’un tuteur, même si tu n’as aucun mahram musulman. En Islam, la femme ne se marie jamais seule. Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit : « Toute femme qui se marie sans la permission de son tuteur, alors son mariage est nul » (Hadith authentique rapporté par Abu Dawud et At-Tirmidhi).
Cela montre bien l’importance du rôle du tuteur, même lorsque la sœur n’a pas de mahram disponible. Dans certaines situations fréquentes chez les sœurs converties, orphelines ou issues de familles non musulmanes, un tuteur extérieur peut être désigné. Il s’agira souvent d’un :
- imam reconnu pour sa droiture.
- responsable d’association musulmane bien implantée.
- homme de confiance, connu pour sa piété et sa connaissance religieuse.
- juge musulman, lorsqu’il en existe dans le pays.
Attention… même s’il occupe ce rôle religieux essentiel, ce tuteur n’est pas ton mahram. Il ne peut pas :
- te voir sans ton voile.
- être seul avec toi dans une pièce fermée.
- voyager avec toi.
Ce point est crucial à comprendre : le tuteur est une fonction, le mahram est un statut familial permanent. Les deux ne se confondent jamais, même si parfois, une même personne peut cumuler les deux rôles (comme un père ou un frère musulman).

Erreur fréquente : croire que le tuteur peut agir comme un mahram
Erreur fréquente : croire que le tuteur peut agir comme un mahram
C’est une confusion répandue… et pourtant lourde de conséquences. Beaucoup de sœurs, pensant bien faire, oublient que le tuteur n’a pas les mêmes droits qu’un mahram. Et parfois, sans le vouloir, elles tombent dans le haram. Qu’Allah سبحانه و تعالى nous en préserve…
Exemple concret (et malheureusement fréquent)
Une sœur organise une mouqabala (rencontre en vue du mariage) avec un prétendant. Elle est accompagnée d’un tuteur non mahram : un imam, un responsable associatif ou un frère pieux désigné à cet effet. Pour permettre au prétendant de voir ses cheveux, selon l’avis qu’elle suit, elle enlève son voile pendant la rencontre. Mais ce qu’elle oublie… c’est que le tuteur est dans la pièce. Et lui aussi voit ses cheveux. Grave erreur ! Pourquoi ?
Parce que ce tuteur n’est pas un mahram. Il ne fait pas partie de sa famille, d’un lien de lait ou d’un mariage qui rendrait ce dévoilement licite. Il n’a donc aucun droit de :
- la voir sans voile
- rester seul avec elle
- voyager avec elle
- la toucher, même brièvement.
Ce tuteur, bien qu’il joue un rôle essentiel dans son mariage, reste un homme comme les autres aux yeux de la législation. Il pourrait tout à fait l’épouser, puisqu’aucun lien ne l’en empêche.

Zawaj Sounnah : notre position claire sur la différence entre mahram et tuteur
Zawaj Sounnah : notre position claire sur la différence entre mahram et tuteur
Dans un monde où les repères se brouillent, connaître la différence entre un mahram et un tuteur n’est pas un simple détail : c’est une nécessité. Cette démarche fait partie des causes qui permettent de préserver la pudeur, l’honneur et la validité du mariage de nos sœurs fiLah. Oukhti al karima, si ton esprit s’embrume, retiens donc ceci :
- le mahram, c’est celui avec qui tu peux voyager, te dévoiler, te confier.
- le tuteur, c’est celui qui te représente lors de ton contrat de mariage.
- deux rôles, deux cadres… et aucune confusion possible.
Chez Zawaj Sounnah, nous veillons à rappeler ces fondements pour que chaque sœur puisse avancer avec clarté, sérénité et protection dans sa démarche de mariage. Qu’Allah guide nos précieuses sœurs vers un mariage licite, empli de baraka et leur accorde un compagnon pieux avec qui cheminer vers Lui.
Besoin d’approfondir le sujet ?
Une vidéo complète intitulée « Tuteur de la femme musulmane », animée par le diplômé de Médine Ilyas Abou Roumayssa, est disponible sur notre chaîne YouTube. Elle éclaire en profondeur ce thème essentiel à la lumière du Coran et de la Sounnah.