Se fréquenter avant le mariage : la seule option ?
Nous sommes nombreux à désirer apprendre ou réapprendre notre religion. À vouloir revenir aux fondements de l’Islam et suivre la Sounnah. Une fois ce chemin emprunté, c’est tout naturellement que l’idée du mariage germe dans notre esprit. Mais comment suivre les règles concernant le zawaj à notre époque ? Comment « faire les choses bien » ? De lectures en vidéos, de post en prêches du vendredi, nous en apprenons d’avantage sur la fornication et les relations hors mariage. Nous prenons conscience qu’il n’est pas possible de sortir avec quelqu’un avant de se marier. Si nous sommes en couple dans le haram, ou l’avons déjà été, nous cherchons alors un moyen de rendre halal notre condition. Comment rencontrer quelqu’un et faire connaissance avant de se marier, sans parler au téléphone ou sur les réseaux alors ? Se fréquenter avant le mariage paraît être la seule issue possible dans notre contexte. Nous ne voulons pas aller contre la sunna, mais notre situation personnelle ne semble parfois pas nous laisser le choix. Et pourtant, pour celui qui cherche vraiment le licite, il y aura toujours un moyen… « Et quiconque craint Allah, il lui donnera une issue favorable, et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas. » Sourate At-Talaq versets 2 et 3.
Discuter dans le haram : mon cas est spécial, je n’ai pas le choix !
Le mariage est devenu difficile, c’est une réalité indéniable, tandis que la voie vers la fornication nous est largement facilitée. Tout ce qui est interdit est accessible en une fraction de seconde, il suffit de cliquer. Et quand bien même nous voudrions faire les choses dans les règles, personne ne nous y aide. Nous nous retrouvons démunis et impuissants, bloqués entre les interdictions et l’absence d’alternatives licites. Il existe une multitude de façons d’éprouver des difficultés à se marier, des empêchements très divers. Il peut s’agir de simple timidité, d’une gêne à solliciter son entourage, mais également de situations plus spécifiques que nous tenterons d’aborder ici.
Les difficultés des convertis/repentis
Les personnes ayant embrassé l’Islam, et plus particulièrement les femmes, se heurtent à beaucoup d’obstacles concernant le zawaj. En effet, les démarches s’avèrent complexes quand on n’a ni père, ni frère, ni aucun représentant masculin musulman pour nous accompagner. Pas l’ombre d’un mahram à qui confier nos affaires. Comment se préserver de la mixité sans wali, sans personne pour nous présenter un frère et ainsi, nous éviter d’avoir à le chercher nous-mêmes ? Qui pourrait être présent à nos côtés pour une mouqabala ? Et où trouver un tuteur pour prononcer le mariage ? C’est précisément pour répondre à toutes ces problématiques que Zawaj Sounnah a vu le jour.
Les hommes convertis, eux aussi, rencontrent leur lot d’embûches tout le long du chemin. Point de mère ou de sœur musulmane pour partir à la recherche d’une épouse potentielle, et aucune proposition spontanée de la part des frères. Ajoutez à cela un soupçon de pudeur et de timidité, et vous obtenez un croyant seul, privé des bienfaits du mariage.
Personne ne me présente de prétendant(e)
Malheureusement, nous vivons dans une ère d’égoïsme et d’autocentrisme. L’entraide entre musulmans se raréfie telle une espèce en voie de disparition. Le temps où l’on pensait aux célibataires est révolu. Pire, faute de leur proposer généreusement de l’aide, on la leur refuse carrément. Peut-être vous a-t-on déjà dit « je ne préfère pas prendre la responsabilité de te présenter quelqu’un » ? Ou bien vous a-t-on même mis des bâtons dans les roues, et fait échouer votre entreprise de vous marier !
Après des années à fréquenter la mosquée, les frères/sœurs, les assises, personne n’est jamais venu vous voir pour vous entretenir de votre célibat. Résultat des courses, vous vous retrouvez à parler sur internet, parce que vous n’avez pas vraiment d’autre moyen de sortir de votre solitude.
Les hommes ont abandonné leur poste, et ne se chargent plus de trouver des prétendants convenables pour les femmes de leur famille. Soit par insouciance, soit par honte mal placée. Car il n’y a rien de tabou à aborder le sujet du mariage avec sa sœur, sa mère ou encore sa tante. Cette fausse pudeur traditionnelle n’a rien à voir avec notre religion, et le zawaj n’est pas une affaire douteuse qu’il faudrait dissimuler. Certaines familles musulmanes poussent même les célibataires aux relations illicites, sinon les approuvent et les encouragent sous prétexte que les temps ont changé.
Ma famille ne me facilite pas
Nous avons évoqué plus tôt le cas d’une convertie ou d’un converti, tous deux issus d’une famille non musulmane. Toutefois, ce n’est pas la seule configuration délicate. Les musulmans de naissance aussi sont, ô combien, freinés dans leur désir d’engagement marital. Bon nombre de familles font barrage à la sounnah du mariage. Et les raisons sont pléthores :
- ils ne sont pas d’accord avec vos façons de procéder ;
- ils n’aiment pas la salafiya/la barbe/le jilbab ;
- vous vous êtes marié(e) “trop de fois”;
- votre ou vos divorces les ont poussés à se désinvestir complètement ;
- ils voudraient choisir un(e) cousin(e) ou quelqu’un eux-mêmes ;
- vos prétendants sont systématiquement refusés sans arguments valables ;
- il y a énormément de conditions que vous peinez à rassembler en une personne…
Il n’y a aucun homme autour de moi pour me marier
Certaines sœurs n’ont effectivement pas de mahram pour les marier. Qu’elles soient orphelines, filles uniques, converties ou autre, ces femmes se trouvent dans une impasse. En effet, ces dernières auront obligatoirement besoin d’un tuteur légal pour contracter un nikah, un mariage religieux. Le Prophète ‘alayhi salat wa salam a dit : « Il n’y a pas de mariage sans tuteur et sans deux témoins justes ». Rapporté par Al Bayhaqi et authentifié par cheikh Albani dans Sahih Al Jami n°7557.
De plus, ce tuteur doit impérativement être musulman. Après avoir fait toutes les causes pour trouver un wali, ces sœurs sans mahram sont parfois contraintes de renoncer à épouser quelqu’un.
Gardez espoir
Tous ces cas de figure sont la raison d’être de Zawaj Sounnah. Nous sommes si bien placés pour comprendre vos difficultés. Nous avons voulu raconter comment tout a commencé pour nous, afin que vous saisissiez l’âme de notre initiative. Vous n’êtes pas seuls, et le soutien que vous ne trouvez pas dans votre entourage, Allah vous l’envoie à travers vos frères en religion. Il y a, dans cette oumma, des gens qui désirent ardemment vous voir mariés, préservés et heureux.
- L’inscription à l’espace femme implique de pouvoir consulter des centaines de profils sans aucune mixité, et d’avoir accès à un service d’intermédiaires parfaitement licite. Les échanges s’effectuent sous la modération de croyants bienveillants qui tiennent à la préservation de tous les membres. Si besoin est, des solutions peuvent également être proposées pour trouver un tuteur.
- L’espace homme permet la consultation de profils féminins et la mise en contact encadrée, dans le plus grand respect des valeurs islamiques.
Se fréquenter avant le mariage : peur d’épouser un(e) étranger(e) !
Tous ces obstacles que nous venons de détailler proviennent d’éléments extérieurs, mais le choix de se fréquenter avant le mariage n’est pas toujours contraint. Cela peut résulter d’un manque de connaissance en matière de religion, ou tout simplement d’une faiblesse dans la confiance en Allah.
Discuter en tout bien tout honneur sans forniquer
De nombreuses personnes croient pouvoir rester chastes et converser sans tomber dans les interdits. Cela dans le but de faire plus ample connaissance, et ne pas se retrouver face à un inconnu total une fois le jour J arrivé. C’est largement sous estimer les ruses de Sheytan, de même que sa détermination à vouloir nous égarer loin du sentier d’Allah. Penser que nous sommes les seuls maîtres à bord, et que tout est sous contrôle lorsqu’on s’isole avec une personne du sexe opposé, revient à se méprendre complètement. Le Prophète dit : «Un homme ne s’isole pas avec une femme sans qu’un troisième soit le démon.» Rapporté par At-Tirmidhî (2165), d’après Ibn Omar. Hadith jugé authentique par Al-Albânî dans Sahîh Al-Djâmi‘ 2546.
Parler, c’est aussi transgresser
C’est oublier que zina ne concerne pas que les parties intimes. Le Messager d’Allah a dit : « Il a été écrit à chacun des fils d’Adam sa part de fornication. La fornication des yeux est le regard, la fornication des oreilles est l’écoute, la fornication de la langue est la parole, la fornication de la main est le toucher, la fornication du pied est le pas, le cœur a envie et espère et c’est le sexe qui rend cela véridique ou le dément ». Sahih Mouslim 2657. L’interdit ne se limite donc pas à l’acte ultime, mais également à tout ce qui l’entoure.
Allah le Très Haut dit dans Son noble livre : « Et n’approchez point la fornication. En vérité, c’est une turpitude et quel mauvais chemin ! », sourate Al Isra, verset 32. L’ordre n’est pas seulement de ne pas forniquer, mais aussi de ne pas approcher la fornication. Il convient donc de ne pas emprunter les chemins qui mènent à celle-ci, or discuter et s’isoler en font partie. Nul ne peut se sentir à l’abri de tomber dans ce grand péché, surtout lorsqu’on se rappelle la parole de Youssouf, qui était un Prophète véridique et pieux. « Il dit : Ô mon Seigneur, la prison m’est préférable à ce à quoi elles m’invitent. Et si Tu n’écartes pas de moi leur ruse, je pencherai vers elles et serai du nombre des ignorants (pêcheurs) », sourate Youssouf, verset 33. Serions-nous capables de nous préserver d’avantage qu’un envoyé d’Allah ?
De la même façon, notre bien-aimé Sheikh Al Albani, qu’Allah lui fasse miséricorde, confiait : “J’ai atteint l’âge de 74 ans et je crains toujours pour moi-même la tentation des femmes, alors comment quelqu’un peut-il donner une fatwa permettant aux jeunes d’étudier ou travailler dans la mixité ?” Silsilah al-Huda wa-Nûr, cassette I’II. Que dire alors de nous, qui n’avons ni sa science, ni sa crainte d’Allah, ni sa piété ? Qui plus est, dans le cadre d’une relation ambigüe, et non pas des études ou du travail ? Cela donne à méditer sur le fait de se fréquenter avant le mariage…
Vouloir connaître la personne avant de s’engager
Pour certains, c’est réellement la peur de l’inconnu qui justifie la transgression. Il leur paraît inconcevable d’épouser un parfait étranger. Quelqu’un avec qui ils n’ont rien partagé, rien vécu, et dont ils ne connaissent qu’une description succincte. Cependant, être en couple, même longtemps, ne garantit absolument rien. Combien de personnes ayant vécu des années avec leur partenaire ne l’ont plus reconnu après l’avoir épousé ? Seul le mariage révèle véritablement deux êtres l’un à l’autre.
Sheytan excelle dans l’art de nous enjoliver le mal. Celui ou celle qui nous paraissait idéal(e) en dehors du mariage nous déçoit alors au plus haut point dans le halal. Il n’y a aucun mal à se renseigner, à faire connaissance et dialoguer, mais dans les limites de ce que l’Islam a légiféré. Ainsi, notre vision n’est pas biaisée par des sentiments illicites qu’Iblis nous aurait embellis. Une enquête approfondie sur le/la prétendant(e) permet aussi d’assurer ses arrières. Essayons d’avoir bonne opinion d’Allah, Il n’a pas restreint notre subsistance dans la désobéissance !
La création de Zawaj Sounnah répond à toutes ces objections, ces difficultés et ces obstacles par la grâce du Tout-Puissant. Des intermédiaires aux tuteurs en passant par la modération, tout a été pensé pour que rien ne vienne souiller une démarche aussi belle que la vôtre. Désormais, plus aucune excuse n’est valable pour justifier le fait de se fréquenter avant le mariage… Si cet article vous a été bénéfique, ou que vous souhaitez en faire profiter vos proches, n’hésitez pas à le commenter et à le partager ! N’oubliez pas de vous abonner à la newsletter ainsi qu’à nos réseaux sociaux pour ne rien rater de nos publications. Chers frères, chères sœurs, qu’Allah vous préserve et vous facilite le zawaj…