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Épouser une femme qui a des enfants

Épouser une femme qui a des enfants, cela n’est pas anodin. D’autres âmes sont impliquées dans le mariage. Pour accepter les enfants d’une autre personne, il est impératif d’être conscient des responsabilités engendrées. Cela exige également une parfaite lucidité quant à ses propres capacités et exigences. Comment être au clair avec soi-même ? Quelles sont les questions à poser avant de s’engager ? À quoi s’attendre au sein d’une telle union ? Si tu envisages d’être beau-père, ZS t’aide à faire le point !

Avant-propos

Avant toute chose, nous aimerions clarifier nos intentions, afin qu’aucun doute, aucune ambiguïté ne subsistent. Nous ne cherchons absolument pas à dissuader les gens d’épouser les femmes qui ont des enfants. Plutôt, nous appelons les frères à considérer ce genre d’affaire avec gravité et sérieux, justement dans le but de protéger les personnes les plus vulnérables. Nous n’avons que de la bienveillance et de la compassion pour notre oumma. Certes, contracter ce type de mariage engendre de grandes récompenses, mais également de grandes responsabilités. 

En écrivant ces lignes, nous avons une pensée pour les mères célibataires, pour les petits, et pour les hommes de cette communauté. Le divorce est une épreuve douloureuse et difficile à surmonter pour tout le monde. Tout le monde. Hommes, femmes et enfants. Cet article n’a pour seul but que d’essayer d’épargner certains déboires à nos frères et sœurs en Allah. De les préserver de la déception, de la peine et du chagrin, par la permission du Très Miséricordieux. Les choix inconsidérés dans le mariage ont des répercussions sur les personnes et font énormément de dégâts. Aussi, il est de notre devoir de nous conseiller dans le bien et de nous exhorter à la bienfaisance, dans l’intérêt général. 

Ceci étant dit, entrons dans le vif du sujet.

Comment définir ses conditions de mariage ?

La base dans toute démarche maritale est d’être honnête quant à ses propres capacités et limites. Cela implique d’être sincère, d’abord envers soi-même. 

Par exemple, si tu sais que tu “tolères” la présence d’un enfant dans ton foyer, mais que tu ne te sens pas capable de créer de lien affectif avec lui, c’est important de le dire. Que la mère accepte ou refuse ensuite de poursuivre avec toi, ce sera en toute connaissance de cause, et tu éviteras beaucoup de souffrance et de désillusion. À l’inverse, si tu espères t’impliquer et que tu vivrais mal qu’on te tienne à distance, à l’écart des enfants, il faut aussi en parler. 

Jauge tes capacités, qu’elles soient émotionnelles, financières, physiques, organisationnelles, etc. Pour les évaluer, un bon moyen consiste à dresser des listes ( je peux/je ne peux pas, je veux/je ne veux pas), sur les 4 grandes problématiques de la famille recomposée :

  • Éducation ;
  • Temps ; 
  • Dépenses ;
  • Ex-mari.

Ce n’est qu’un moyen parmi tant d’autres, mais cela te permet d’avoir un aperçu de ton “profil de beau-père” et de le présenter honnêtement à ta prétendante. Tu peux y faire figurer tout ce qui te paraît important. Illustrons avec un exemple fictif : 

  • Éducation : je veux m’impliquer dans l’éducation de ses enfants, je ne veux pas qu’on dispute mon autorité devant eux, je peux m’investir dans leur instruction religieuse ou profane…
  • Temps : je ne peux/veux pas leur consacrer beaucoup de temps en semaine, je peux/veux passer du temps avec eux le week-end.
  • Dépenses : je ne veux pas subvenir à leurs besoins.
  • Ex-mari : je veux que les échanges avec le père des enfants passent par moi.

Quelles questions poser ?

Ancre tes 2 pieds dans la réalité, pèse le pour et le contre et commence par faire ta propre introspection.

S’interroger soi-même

Si tu n’es pas très inspiré, nous te posons quelques questions, pour t’accompagner dans ta réflexion :

  • Comment envisages-tu ton rôle de beau-père ?
  •  Quelle relation souhaites-tu instaurer avec les enfants ? 
  • Qu’attends-tu de ton épouse ? 
  • Qu’est-ce que tu n’accepterais pas ? 
  • Es-tu prêt à accepter de ne pas être systématiquement la priorité ? 
  • Seras-tu capable de faire preuve de miséricorde, d’être conciliant ? 
  • As-tu besoin que ton épouse réponde à tes demandes sur le champ ? 
  • Est-ce que ses obligations maternelles peuvent créer de la frustration chez toi ?
  • Comprendras-tu que les enfants, surtout en bas âge, demandent du temps et de l’attention ? Et que, par conséquent, ton épouse ne sera pas toujours disponible immédiatement pour répondre à ton besoin ? Non pas qu’elle n’en aura pas la volonté, mais d’un point de vue purement technique, qu’elle ne le pourra pas. 
  • Pourras-tu supporter le bruit, les caprices, les sollicitations fréquentes, parfois les mauvais comportements ? 
  • Si la mère a pris des habitudes éducatives discutables parce qu’elle était seule et dépassée, sauras-tu prendre sur toi, le temps de rectifier le tir ? 
  • Pourras-tu être juste entre tes enfants biologiques (nés ou à naître) et les siens ? 
  • Supporteras-tu une éventuelle situation conflictuelle avec le père ? 

Tu auras compris le principe. Une fois que tu es au clair avec toi-même, c’est important de TOUT mettre à plat lors de tes mouqabala. 

Interroger l’autre

Sonde ta prétendante en allant dans les détails pratiques et demande-lui son avis sur tous les sujets impliquant les enfants. Par exemple :

  • Quel temps pense-t-elle pouvoir t’accorder ? 
  • Qu’attend-elle aussi de toi en termes de temps ? 
  • Quelles sont ses positions sur d’éventuelles interventions de ta part au niveau éducatif (conseils, réprimandes, punitions) ? 
  • Qu’espère-t-elle de toi dans les dépenses ? 
  • Peut-elle décrire la situation avec son ex-mari et leur coparentalité ?

Ces deux dernières questions sont inévitables ! En effet, les dépenses et les ex-maris sont des sujets centraux. Sois conscient que les sœurs ont des attentes ou des exigences que les sahabiyat n’avaient pas. Non pas qu’elles soient forcément plus cupides, mais force est de constater que les pères musulmans aujourd’hui sont souvent démissionnaires, absents ou injustes en cas de divorce. Ils n’assument que très peu leurs responsabilités financières. De plus, les femmes de notre époque renoncent rarement à la garde. Même lorsqu’elles se remarient, cela reste marginal et anecdotique.

Par conséquent, le maître-mot est la transparence, AVANT de se marier. Que chacun des deux partis sache parfaitement à quoi s’en tenir. 

Quels sont les problèmes à anticiper ?

Développer sur toutes les problématiques, surtout celles relatives à l’éducation, serait bien trop long, aussi nous nous contenterons d’aborder 2 grands thèmes récurrents avec toi.

L’argent

Nous t’informons, car ce genre de témoignages nous parviennent constamment, que le principal sujet de crispation est l’ARGENT.

Certaines femmes attendent que leur nouvel époux prenne entièrement en charge leurs enfants. D’autres, bien qu’elles soient conscientes que le beau-père n’est soumis à aucune obligation, ressentent de l’amertume à ce propos. Si leur mari est à l’aise financièrement, mais qu’il ne participe pas aux frais, il ne paraîtra pas bienfaisant ou généreux à leurs yeux. Elles le percevront alors comme quelqu’un d’avare ou dépourvu de miséricorde, et nourriront du ressentiment à son encontre. Ce sont des éléments dont il faut avoir conscience et discuter au préalable. 

Nous rappelons tout de même aux sœurs qui nous lisent que le beau-père ne se charge d’aucun péché devant Allah s’il ne dépense pas ses biens pour ses beaux-enfants. Même s’il est riche. Si cela est une condition sine qua none pour vous, soyez claires pendant la mouqabala. Mais n’épousez pas un croyant pour ensuite le détester à propos d’une chose qui ne lui incombe pas. Vous avez le droit de chercher quelqu’un qui assumera vos enfants, comme les frères ont le droit de refuser cette charge. À chacun ses raisons, et notre religion est parfaitement juste.

À lire également : les questions à poser lors de la mouqabala.

La mobilité

Le second sujet problématique concerne l’ex-mari, les déménagements et la hijra. Il est essentiel que tu saches, avant de t’engager, dans quelle mesure la mobilité de ton épouse sera conditionnée ou restreinte. Il peut s’agir de ses positions à elle comme d’une décision de justice. Par exemple, dans le cadre d’une garde partagée, le premier parent n’est pas autorisé à déménager comme bon lui semble sans consulter le deuxième. De même, certaines femmes ne souhaitent pas éloigner leurs enfants de leur père. Tu seras donc directement impacté, en qualité de conjoint, par ces contraintes géographiques. 

Comment se préparer ? 

La patience n’est pas la même, pour ses propres enfants ou pour ceux des autres. C’est un fait indéniable. Notre amour naturel pour nos enfants – et ceci est un bienfait d’Allah – nous permet de supporter leurs défauts et leurs manquements. Il nous aide à faire abstraction de la fatigue, à nous maîtriser quand ils sont exécrables, à leur trouver des excuses, à continuer d’éprouver de la miséricorde pour eux, même quand ils nous poussent à bout. Une telle abnégation n’existe qu’en raison de l’amour parental qu’Allah suscite dans les cœurs. Et s’il est parfois mis à rude épreuve, que dire lorsque les enfants en question ne sont pas les nôtres ?

Pour se lancer en tant que beau-père et ne pas foncer droit dans le mur, certains prérequis sont nécessaires :

  • Être de nature patiente et bienveillante ;
  • Savoir gérer ses émotions négatives ;
  • Être dans la communication.

Évidemment, cette liste n’est pas exhaustive. L’essentiel étant de te faire comprendre que, pour ne pas courir à l’échec, tu dois t’imaginer, te projeter dans des situations avec les enfants. Des cas concrets dans lesquels tu vis avec eux, sous le même toit, et où tu dois composer avec leur attitude. Tout ne sera pas tout rose ou parfait, être prêt revient à être lucide sur ce point. 

À quoi s’attendre dans un tel mariage ?  

Il faudra faire davantage de concessions que dans un mariage “classique”. Eh oui, plus on implique de paramètres dans l’équation, plus elle est complexe. Il y aura des ajustements à faire au début, il faudra patienter le temps que chacun trouve ses marques et s’apprivoise. Cela ne se passera pas nécessairement comme prévu, malgré toute la bonne volonté des 2 prétendants, car les enfants sont des paramètres hasardeux dont la réaction échappe à tout contrôle. 

Ils peuvent être une importante source de vexation, de rancune, voire de conflits. De fait, ils sont un sujet sensible qui atteint naturellement tout parent. Construire une famille recomposée demande donc beaucoup de :

  • Bienveillance ;
  • Patience ;
  • Communication ;
  • Diplomatie ;
  • Compromis ;
  • Compréhension. 

Mais Allah est parfaitement Sage, et s’Il a autorisé le remariage, c’est que le bonheur, l’épanouissement et l’équilibre sont possibles ainsi. Avec Son aide et Sa miséricorde, chacun peut trouver sa place. N’est-Il pas capable de faire s’unir les cœurs, en dépit des liens du sang ? Nous Lui demandons de placer beaucoup de mahabba dans toutes les familles musulmanes recomposées !

Nous espérons que cet article t’aura été utile. N’oublie pas de nous suivre sur les réseaux pour échanger et ne rater aucune publication ! 

Cet article a 5 commentaires

  1. Bedimo

    Asalam ‘alayki wa rahmatou Llahi wa barakâtouhou.
    Jazakî Llahou khayran pour cet article

  2. Insane

    Pourquoi vous ne dites pas ce qui est le plus important lors d’un remariage.

    Si la femme a des enfants et se remarie les enfants reviennent au père. Sauf si celui ci décide de ne pas les récupérer.

    1. Khadija

      As salamou 3aleykoum wa rahmatoulahi wa barakatouh et si on souhaite épouser un homme qui as des enfants ? Est-ce qu-on nous mettre en garde autant ? Est-ce que nous sommes bien. Des adultes? Est-ce qu’il ne suffirait pas de se raffermir dans notre Din s’en remettre à Allah swt et essayer de ressembler un peu plus à notre Prophète Muhammad et à connaître la vie de Celui ci sws ainsi que des Pieux prédécesseurs.? Allah yahdina. Wa baraak Allahou fik.

    2. Tic-tac

      Les gens ne veulent pas voir la vérité en face pourtant les hadiths sont bien clair ..
      La femme se remarie l’enfant va au père à partir de 7ans !!
      C’est toujours comme ça on prend qu’on veut

      1. Umm Hudheyfa

        Salam alaykoum, je vos invite à consulter ce lien http://www.3ilmchar3i.net/article-la-garde-de-l-enfant-85593513.html
        Je vous en partage en extrait ici :
        Shaykh Al-Islâm Ibn Taymiyyah a dit : « Il faut savoir que le Législateur n’a pas fait mention d’un Texte général dans la priorité et le choix de l’un des deux parents.
        Les savants sont unanimes pour dire qu’on ne donne pas priorité à l’un des deux parents de manière systématique, mais on donne priorité à celui qui permettra de réaliser l’intérêt de la garde et saura en repousser les méfaits. Et si l’un des deux parents présente une perversion, l’autre est prioritaire, sans aucun doute. »

        Et Allah est plus Savant

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